Gravité: Vous avez dit P=MG ?
F**A
Récit de SF enlevé mais qui montre des faiblesses
Après un premier livre de SF très réussi, Bio 36, Alain Kalt propose avec Gravité, un roman scientifico-policier tout en suspens.Jarod Kalter est scientifique au CNRS à la carrière vacillante. Mais il fait une découverte fondamentale à même de changer profondément notre société : l'anti-gravité. Devant les répercussions importantes que sa trouvaille ne manquera pas de provoquer, s'engage alors une course poursuite entre d'un côté Jarod et sa compagne, la jolie journaliste Laura, et de l'autre le monde scientifico-politico-policier qui cherche à les arrêter.On retrouve dans ce roman les mêmes ressorts romanesques que dans Bio 36, à savoir un personnage principal, que rien ne destine a priori à être un aventurier, et qui par la force des choses, mais aussi par courage et détermination, se retrouve dans la peau du héro qui dans un premier temps doit sauver sa peau, et dans un deuxième mettre en place la libération de l'homme. Le tout n'échappe pas à un manichéisme un peu poussé et à une certaine dose de mégalomanie, choix clairement assumé par l'auteur.Avec Bio 36, Alain Kalt était dans son élément et créait un très bon roman de science fiction d'action. Il projetait son histoire suffisamment dans le future (proche) pour avoir la liberté de créer des éléments techniques et scientifiques, constituant le décor de son récit, qui paraissaient tout à fait crédibles car ne répondant qu'à l'imagination et donc à une logique interne.Ce qui fonctionnait dans Bio 36 ne fonctionne plus ici. En effet, dans Gravité Alain Kalt tente d'inscrire son histoire dans notre présent et de construire son récit en empruntant aux éléments du réel. Il invoque donc le CNRS, l'IFREMER, le CERN, la NASA..... La difficulté de cette démarche est qu'il faut bien maîtriser tous ces éléments du réel pour que le tissus de l'histoire soit crédible. Comme le font les auteurs de Hard SF. Malheureusement, Alain Kalt ne sait pas très bien ce qu'est le CNRS, ni le milieu scientifique en général, ou comment se conduit une expérience au CERN, ni comment fonctionne la NASA, et ne maîtrise pas la science qui sous-tend l'histoire. Du coup, il introduit dans son récit des erreurs qui nuisent à la crédibilité qu'il recherche pour porter son roman. A l'instar des décors de carton pâte qui se révèlent à l'image dans un film à petit budget.J'avais beaucoup aimé Bio 36, qui était un roman libre et judicieux. J'aime beaucoup moins Gravité avec lequel, je pense, Kalt est tombé dans le piège du roman de SF qui cherche le réalisme sans maîtriser le sujet.Cela dit, Gravité reste un roman scientifico-policier plein de suspens, de rebondissements, et les pages se tournent vite. A vous de voir si vous êtes sensibles aux détails ou si vous acceptez de fermer les yeux pour vous laisser emporter par l'aventure.
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